Gros problème à Buckingham : Margaret est persuadée que sa sœur, la Reine donc, est jalouse d'elle, et veut à tout prix la faire rester dans l'ombre. Enorme quiproquo semble-t-il, puisqu' Elisabeth ne souhaite que protéger sa sœur des carcans de la couronne. Quoi qu'il en soit, la rivalité fraternelle dépasse largement les frictions royales.
Selon la psychologue Maryse Vaillant, tout ça c'est en partie la faute des parents car à la base, ils ont toujours leur préféré. En réalité, le parent projette sur son préféré ce qu'il aurait aimé être.
Ce qui colle parfaitement avec nos affaires britanniques : Margaret se vante d'être la chouchoute de son roi de père. Elle est la sœur libre de tout devoir officiel envers la couronne, elle n'est pas l'aînée. Et c'est cette position de préférée, fantasmée ou non, qui nous donne un oedipe bien coriace.
Sans rire, Maryse Vaillant explique que dans une relation entre sœurs, on teste tour-à-tour tous les rôles que l'on devra jouer plus tard en tant que femme en société, en couple, en famille. La fratrie, c'est une sorte de laboratoire de la féminité. Et le plus souvent, on expérimente tout dans la compétition : on veut ce que l'autre a, on veut être meilleure qu'elle, etc... Impossible de sortir de la rivalité et de la jalousie sans se débarrasser de son oedipe.
Une fois que la Princesse aura appris à regarder sa famille de manière apaisée, elle se rendra compte que sa sœur est bien plus une alliée qu'une rivale. Il en va de même pour vous. Le trône en moins.